C’est sur le tard que je découvre ce White House Down, projet à l’époque concurrent du tout aussi naze La Chute de la Maison Blanche d’Antoine Fuqua, et dirigé par le plus ricain des cinéastes teutons, Roland Emmerich.
Jamais vraiment remis de s’être vu chiper la réalisation d’Air Force One par son compatriote Wolfgang Petersen, Emmerich a toujours caché une certaine frustration de yankee adopté. D’où sa volonté en 2013 de prendre en otages la Maison Blanche pour mieux mettre en valeur la grandeur et les dangers menaçant la fonction suprême américaine.
Et quelle surprise lorsqu’on le regarde presque dix ans après sa sortie : le film n’est pas bon. Il n’est pas non plus tout à fait nul, il faut bien l’avouer. Disons que ça se regarde et ça s’oublie vite. Très vite. Et puis il y a James Woods, meilleur acteur de tout le cast, qui joue un vilain va-t’en guerre énervé ayant perdu la fois en la grandeur de son pays…
Mais disons-le franchement : il est inutile de voir ce film si l’on a déjà vu Piège de cristal puisque White House Down est en fait un énorme plagiat éhonté du film culte de John McTiernan. Il en duplique la structure et les personnages, ne s’en écartant que par quelques légères variations (la fille à sauver plutôt que l’épouse du héros, le contact du héros avec l’extérieur, le vilain mercenaire voulant venger son pote comme Karl voulait venger son frère, l’exécution du général/Takagi, l’attaque des forces spéciales, l’explosion de l’hélico sur le toit, les médias poubelle, etc, etc…). La différence étant bien sûr qu’Emmerich n’a pas le quart du talent de McTiernan pour savoir élaborer un suspense addictif, et que son film, réalisé vingt ans après son modèle, s’avère bien plus inoffensif et mollasson en terme d’action. On appréciera aussi toute la subtilité du cinéaste cristallisée dans cette mise à mort finale où, pour venir à bout d’un vilain coincé entre un mur et un capot, le héros le canarde au Minigun M134 à deux mètres de distance sans le moindre épanchement gore.
Reste le mystère cernant Roland Emmerich et toutes les questions qu’on est en droit de se poser sur lui : Ce réalisateur a-t-il un tant soit peu de bon sens ? Ses films s’intègrent-ils dans une volonté de livrer une œuvre cohérente autour de l’Amérique ? Aura-t-il un jour droit à une rétrospective sur Arte ? Comment fait-il pour toujours trouver des producteurs confiants en ses capacités ? Sa lèche systématique des institutions américaines cache-t-elle une reconnaissance identitaire survenue à la suite de la chute du mur ? Enfin, Emmerich est-il conscient que ses films sont systématiquement bof depuis Independence Day ?
Une filmo longue de plus de trente ans et encore tant de questions restées sans réponses…

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