– Cinécomics Burger, que puis-je faire pour vous ?
– Je voudrais commander un film.
– Oui, quels ingrédients ?
– Les ingrédients ?
– Oui, que voulez-vous trouver dans votre film ?
– Et bien, j’aimerais un célèbre super-héros.
– D’accord. On a une petite promo sur Spider-Man en ce moment.
– C’est à dire ?
– Trois Spidey pour le prix d’un seul. Avec l’option cinq super-vilains.
– Intéressant. Mais ça fait beaucoup de personnages, est-ce que ça se répercute sur la durée du film ?
– Du tout, on reste dans la durée standard d’un comic movie moderne, deux heures et demie.
– C’est un peu court.
– Ben oui, je sais. Alors vous le prenez ? La promo ne dure que jusqu’à mardi.
– Est-ce qu’on y retrouve les éléments habituels ?
– L’offre comprend tous les ingrédients de base : humour bon enfant, références geeks, easter eggs, caméos en pagaille, séquence dramatique avec la mort d’un proche du héros, confrontation finale avec, en prime, un supplément original.
– Un élément original ? Tiens, qu’est-ce que c’est ?
– Le scénario utilise le prétexte du multivers pour réexploiter les anciens films de la franchise et brasser un public plus large en jouant sur leur nostalgie.
– Oui bon, c’est pas très original ça. Ils veulent tous le faire depuis la scène post-apo de Batman v Superman et le carton de Spider-Man New Generation.
– C’est vrai. Mais ça permet de ressortir de vieux persos des tiroirs comme le Docteur Octopu…
– Oui oui ! Il y a un scénario un peu plus original que d’habitude au moins ?
– Non, il est tout à fait prévisible. Suite au coup de salaud de Mysterio, le petit Parker appelle le Docteur Strange pour l’aider à laver son nom. Strange lui propose un sortilège mais Parker fait une connerie…
– Evidemment.
– Ce qui fait atterrir dans sa dimension les vilains des films précédents. Parker s’unit avec Strange pour capturer les méchants et tente même de les guérir parce que, vous voyez, c’est pas leur faute s’ils sont comme ça.
– Ben voyons.
– Puis il rencontre ses doubles, échange quelques blagues, fait mumuse avec sa toile. Au début, ils sont séparés puis ils s’unissent pour arrêter les méchants quand l’un d’entre eux tue…
– Blablabla…
– Mais il y a le Bouffon vert de Willem Dafoe !
– Ah… Ils ont pensé à lui donner un masque un minimum flippant cette fois ?
– Euh… Non.
– Non ? Vous déconnez, ils lui ont laissé son casque ridicule ? Pourquoi ils lui ont pas fait une gueule flippante comme dans les comics, un truc en CGI ou un bon make-up ?
– Je ne saurais vous dire. Mais la bonne nouvelle c’est qu’il semble avoir remarqué que son masque est tout pourri car il le détruit sur une poubelle.
– Ah ! Au moins ça… Quoi d’autre ?
– Oh, tout plein de choses. Il y a aussi le Lézard.
– Vu…
– Electro.
– Vu…
– Et l’Homme-sable.
– Déjà vu lui aussi.
– Sans oublier le Matt Murdock de Charlie Cox.
– Le Daredevil de Netflix ? Etonnant…
– Euh… Non, en fait, juste Murdock. C’est un caméo. Le personnage n’apparait qu’une minute dans son costume d’avocat.
– Bof…
– Mais il y a une scène post-générique avec le Venom de Tom Hardy.
– Vous êtes pas très bon vendeur vous hein…
– Ben, c’est à dire que je fais comme je peux avec ce que j’ai…
– Bon sang, vous allez pas me dire qu’ils avaient rien d’autre comme vilains en stock ?
– Vous savez, cinq super-vilains c’est déjà beaucoup.
– Vous vous fichez de moi ? Vous avez vu tous les adversaires que Spiderman se ramasse dans les comics ? Kraven le chasseur, le Super-Bouffon, Shriek, le Chacal, Kaine, Judas Voyageur, le Caméléon, le Scorpion… et vous me dites qu’ils n’en avaient plus en stock ?
– C’est que… ces vilains n’ont pas été utilisés dans les films parce que leurs looks sont peut-être un peu ringards et difficiles à transposer à l’écran.
– Ah oui, et le Vautour, vous allez me dire qu’il n’avait pas l’air ridicule dans le comic le Vautour ?
– Si, effectivement.
– Mouais… C’est pas très convaincant tout ça, qu’est-ce qui me dit qu’un Spiderman 3 en 1 ça va marcher ?
– Multivers, Tobey Maguire, Andrew Garfield, cinq anciens vilains, tout plein de CGI…
– Oui, il y a rien de plus simple pour que les geeks en raffolent.
– C’est ça.
– Et la concurrence, elle propose pas quelque-chose de plus couillu ? Parce que les trois Spidey c’est bien joli mais c’est juste du pur fan service et on dirait que ça raconte rien de nouveau.
– Et bien, disons que la Warner propose actuellement le scénario du prochain film du DCEU, The Flash.
– Cool, enfin une histoire originale, des persos inédits.
– Euh, presque inédit.
– Oui, bien sûr, on a déjà vu Flash dans Justice League. Le scénario raconte quoi ?
– Et bien ça parle de Flash qui passe de son univers à un autre, et il rencontre… Euh…
– Qui ça ? Il rencontre qui ?
– Euh… Vous n’êtes intéressé que par les comic book movies ?
– Ben, de nos jours vous produisez presque rien d’autre à Hollywood que des films avec des stars en collants lycra. Pourquoi ?
– Vous vous souvenez du Batman de Tim Burton ?
– Ah 1989, la grande époque ! Batman n’avait pas besoin de se coltiner Superman, Wonder Woman ou Aquafresh pour briller à lui seul dans son propre film. C’était sombre et ça partait pas dans toutes les directions. Mais quel rapport avec Flash ?
– Avant que je vous le dise, sachez que Cinécomics Burger vous offre un grand coca et une grande frite en plus de votre scénario…
– Super ! Je boufferai au moins à l’oeil. Et sinon, Flash ?

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