Le postulat de Nobody n’a rien de bien folichon et repose uniquement sur l’idée d’un anti-héros badass qui n’a clairement pas la gueule de l’emploi. Prenez une louche de John Wick (tueur retraité, mafieux russe vengeant un proche), saupoudrez d’une bonne pincée de l’humour noir de Deadpool, agrémentez le tout d’un zeste de Red et de Death Wish, et vous voilà devant un film parfaitement calibré et divertissant mais qui n’a vraiment rien pour sortir des sentiers battus. Il s’agira ici une nouvelle fois de présenter un monsieur tout le monde (l’excellent Bob “Saul Goodman” Odenkirk, ici à contre-emploi), frustré par son quotidien et méprisé par tous y compris sa famille, et de le transformer à mi-métrage en tueur redoutable et quasi-invincible. Rien de neuf au milieu des feux croisés si ce n’est un Bob Odenkirk parfait à contre-emploi, une mise en scène souvent inventive (voir ce montage d’ouverture figurant la routine du héros), de l’action gore et décalée à la Deadpool, et le plaisir de retrouver ce bon vieux Christopher Lloyd dans un rôle de papy flingueur retired extremely dangerous. Comme de coutume, la pègre russe s’en prend plein la gueule, le méchant est en carton et les alliés du héros débarquent au bon moment. Mais ce Nobody a au moins le mérite de ne pas péter plus haut que toute la ribambelle de vigilantes qu’Hollywood nous sert depuis quinze piges. Un bon divertissement, à savourer lors d’une soirée de disette cinématographique, mais qui n’apporte rien de plus à ce qui a déjà été produit dans le genre du film défouloir.

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