Le petit Andy, 7 ans, est un gosse à adopter depuis que sa mère a trucidé sa poupée et qu’il raconte à tout le monde qu’un tueur en série a tenté d’échanger son corps avec lui. Il est finalement placé en famille d’accueil et retrouve presque les joies insouciantes de son âge. Las pour lui, des industriels aussi stupides que ceux de l’OCP dans Robocop ont décidé de reconstruire la poupée détruite afin de déterminer si oui ou non elle présentait un véritable profil de psychopathe et par extension, un danger pour les ventes de leurs poupées Good Guys. Et arrive ce qui doit arriver, Chucky revient à la vie, sème les cadavres sur son passage (dont celui d’un pote d’Ally McBeal) et part gaiement à la recherche de son meilleur ami avec l’ambition de lui piquer son corps et de devenir ainsi le premier tueur en série de sept ans. Après tout, il faut bien que jeunesse se passe…

Deux ans après le succès du premier Child’s Play sortait cette première suite réussie et pas moins cruelle, réalisée cette fois non pas par Tom Holland (parti filmer un des Contes de la crypte, l’épisode 5 de la saison 1, L’Amour parfait) mais par le méconnu John Lafia, co-scénariste du premier film et téléaste sans CV particulier, qui réalisa pourtant là un très bon petit film d’horreur. Plus de Catherine Hicks ici, ni de Chris Sarandon, mais toujours le même petit Andy (Alex Vincent) aux prises avec le terrible tueur Chucky, psychopathe fana des “fuck you”, des strangulations et des couteaux de boucher, mais bêtement prisonnier d’un corps de poupée. Le brave petit Andy a beau essayer de convaincre ses nouveaux tuteurs (un couple de bobos bien évidemment promis au couteau) qu’il est poursuivi par une poupée tueuse, personne ne le croit (bizarrement…) et Chucky se fait alors un plaisir de trucider aussi bien couple d’adoptants qu’institutrice, avec une joie aussi féroce que ses répliques sont toujours sardoniques. Les meurtres ont beau être plus nombreux et sanglants que dans le premier épisode, on reste cependant très loin des débordements gores des autres franchises horrifiques stars qu’étaient celles du vilain Freddy et de ce grand couillon de Jason. Mais Chucky étant ce qu’il est, il a toujours pour lui de jurer, ricaner et hurler avec la voix aussi grave qu’inquiétante de Brad Dourif, profitant qui plus est de sa petite taille pour se déplacer en mode razmoket et taquiner les talons d’Achille des grands cons qui le prennent pour un banal Good Guy.

Particulièrement sombre et violente, Child’s play 2 (retitrée Chucky, la poupée de sang en français) se posait donc comme une bonne continuité au premier massacre de la poupée, un rien plus gore et dérangeante, et portée par les formidables effets spéciaux de Kevin Yagher (un des rois des SFX prosthétiques). Ajoutez à ça une réalisation plutôt inspirée (Lafia a beau être un cinéaste fantôme, sa mise en scène se révèle particulièrement inventive lors des séquences de meurtres), des passages impressionnants (le meurtre de l’instit, le final dans l’usine de jouets), ainsi que le score inspiré de Graeme Revell (orchestré pour l’occasion par la géniale Shirley Walker, l’auteure de la musique du dessin animé Batman de Bruce Timm dans les années 90), dont un thème de fin particulièrement entêtant, et vous obtenez un des meilleurs représentants du slasher fantastique du début des 90’s, à une époque où le genre se cassait pourtant la gueule. Très loin d’être une bête copie du premier film, Chucky la poupée de sang demeure encore à ce jour un des meilleurs films de la franchise (avec La Fiancée de Chucky), un joyeux petit conte macabre empruntant tout autant à son modèle qu’à des inspirations aussi diverses que Terminator, Chucky poursuivant ici sa proie jusque dans une usine de poupées à son effigie. Et pourquoi pas ? Imaginez donc Chucky avec la voix et l’accent autrichien de Schwarzy, ça aurait été quelque-chose non ?

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *