Sorti en 2014, Sabotage peut être aujourd’hui considéré comme le brouillon gore et pseudo-réaliste du Suicide Squad du même auteur. Un Schwarzy de 70 piges y dirige un escadron d’agents badass, spécialisé dans l’infiltration et l’extermination de trafiquants de drogue. La fine fleur du dézingage de truands. La dream team du nettoyage des cartels. Un peu véreux sur les bords, cette équipe de mercenaires tente de braquer des trafiquants mais se fait voler le butin en pleine opération. Ils se font ensuite dézinguer les uns après les autres, de la manière la plus absurde et dégueu qui soit par un assassin mystérieux. Dès lors, ça pue la trahison à plein nez du côté des inglorious basterds et Schwarzenegger lui-même devient le suspect numéro un. Et pourquoi pas ? Le vieux Schwarzy sait jouer les méchants. Il était quand même sacrément crédible en T-800 et… en Mr Freeze.


Passé une exposition plutôt potable, le suspense atteint rapidement ses limites et Schwarzenegger se retrouve à recycler un de ses vieux classiques, en mode policier cette fois. Car si on y réfléchit un peu, Sabotage pompe quand même pas mal de la mécanique narrative de Predator. On prend une bande de gros bras forts en gueule sortant à peine de leur séance hebdo/abdos de crossfit, on les place sous le commandant d’un Dutch Schaeffer fatigué, puis on les dégomme les uns après les autres de manière plus ou moins crade jusqu’à ce qu’il ne reste plus que le vieux lion autrichien pour en découdre. Mais pas d’alien à rastas ici, juste un (des ?) assassin(s) assez costaud(s) pour clouer un type de cent kilos au plafond.


Bourré d’incohérences et de raccourcis narratifs, le film privilégie la psychologie de personnages aussi profonds qu’un siphon de lavabo et aligne les retournements de situations à la crédibilité digne d’un film de David Fincher avec Aldo Maccione. Sabotage porte ainsi bien son titre, on a parfois l’impression que le réalisateur/scénariste fait tout son possible pour assassiner son propre film. Ce dernier déborde des clichés les plus éculés, abuse du gore trashouille sans même le justifier et révèle les failles d’une production échappant à tout contrôle. Au final, on n’en retiendra que la participation d’un autre héros cameronien (Sam Worthington, méconnaissable) et la prestation fatiguée, mais toujours impliquée, de ce bon vieux Schwarzy.

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