Imaginez une longue démo de jeu vidéo d’action mais sur PsOne (ou Mega CD), dirigée par un styliste type Jean-Paul Gaultier reconverti dans la réalisation et qui aurait abusé d’un peu toutes les substances illégales disponibles en Colombie. Imaginez une héroïne qui serait la Alice cucul de Resident Evil mais avec la chevelure violette des cosplayeuses du festival JapInTarn. Ajoutez à ça tout plein de couleurs criardes et terriblement moches, des acrobaties nawaks, un méchant encore moins expressif que Steven Seagal dans ses bons jours, une réalisation sous chichon usant de cadrages centrés déconseillés par le syndicat des réalisateur de La Rochelle. Enfin, imaginez une Milla encore plus mauvaise qu’à l’accoutumée, et qui fait une infidélité à son époux Paul W.S. Anderson sans qu’on ne distingue jamais la moindre différence à l’écran. Visualisez l’actrice dans ses subtilités de jeu, en train de prendre une pose ridicule avec un sabre toutes les deux minutes, tout en se prenant pour la femme la plus sexy du monde. Ajoutez-y quelques effets numériques préparés par la société Touflou de mon cousin germain Romain, étudiant en deuxième année d’infographie. Mélangez ça au shaker puissance 10 dans la salle de montage bordélique de Michael Bay. Abandonnez le film à la seule bienveillance de la MPAA, afin qu’aucune goutte de sang ne vienne jamais entacher l’écran. Enfin, imaginez regarder ça à deux heures du matin, un lundi soir au terme d’une soirée nanars sur RTL9, et vous aurez déjà une vague idée de l’impression que peut laisser Ultraviolet.

Voilà, le reste se passe de tout commentaire. Que ceux qui apprécient ce navet et lui trouvent quelques qualités me contactent un jour pour m’expliquer leurs raisons, leurs critères d’appréciation, leur drogue préférée… Car pour moi, le simple fait que plusieurs producteurs se soient assis un jour dans une salle de réunion pour discuter de ce film en voyant les premiers rushs et en s’imaginant que c’était regardable, est un des plus grands mystères de l’histoire de l’humanité, du même ordre que le mythe de l’Atlantide, la construction des pyramides, les statues de l’île de Pâques, les idéaux politiques de Manuel Valls, la vente des albums de M.Pokora et la chevelure de Donald Trump.

A ranger précieusement sur la même étagère que des oeuvres de la même qualité : Battlefield Earth, la saga Transformers, la Camping trilogie, Les Bronzés 3, et bien sûr, toutes les petites perles de Paul W.S. Anderson (à un Event Horizon près).

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