Dans le genre survival apocalyptique en mode minimaliste, Bird Box ne réinvente rien et se contente de bouffer un peu à tous les râteliers (L’Armée des mortsThe MistThe CraziesThe Divide) prétextant une vague menace surnaturelle à connotation biblique (une pandémie de folie suicidaire pompée sur la “phénoménale” purge de Shyamalan) pour enfermer une poignée de protagonistes apeurés en vase clos. De même que dans Sans un bruit, il s’agira alors de poser l’enjeu sur un des sens des personnages, lesquels doivent éviter par dessus tout de regarder à l’extérieur au risque d’y apercevoir l’entité et de perdre la raison.
Mystère, défiance et parano demeurent au programme d’une intrigue ponctuée de quelques bonnes idées (l’entité qu’il ne faut pas regarder, l’immunité des psychotiques), à la tension bien entretenue (le trajet en voiture, l’attaque du taré en costard, le passage dans les rapides) mais qui élude constamment ses péripéties et s’achemine un peu trop vite vers une résolution attendue. La mécanique narrative reste bien rodée et donc prévisible, et on se prend très vite à essayer de deviner quel sera le prochain personnage à y passer.
Rien de très passionnant au bout du compte mais reste le plaisir de retrouver quelques acteurs de qualité dans un genre qui leur est inhabituel, Sandra Bullock et John Malkovich couvrant le haut de l’affiche dans des rôles à contre-emploi. Le film s’apprécie aussi pour ce portrait de femme courage, dénuée de fibre maternelle et renfermée sur elle-même. Bird Box s’ouvre ainsi sur le pitch d’une Sandra Bullock étonnamment autoritaire, engueulant des petits bouts de 5 ans a priori sans raison, et se ferme sur une protagoniste épuisée, acceptant enfin son rôle de mère dans la sécurité d’un refuge. Une trajectoire intéressante qui participe à l’intérêt de cette petite péloche, gros carton sur Netflix, et pourtant sans grande prétention.

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