Sorti directement en vidéo, quelques semaines avant Les Chroniques de RiddickDark Fury est un moyen-métrage d’animation dont l’intrigue sert de passerelle narrative entre les deux premiers opus cinématographiques. Confié à l’animateur Peter Chung (déjà responsable du segment Matriculé de l’anthologie Animatrix et du script d’Aeon Flux), ce court chapitre des Chroniques lève le voile sur le voyage de retour de Riddick, de Jack et de l’imam après qu’ils aient échappés au carnage de l’éclipse sur la lune de Pitch Black. Alors que leur navette s’enfoncent dans l’espace, elle est bientôt accostée par un vaisseau de mercenaires qui découvrent rapidement l’identité de Riddick et le font prisonnier lui et ses amis. Vouant un culte à la violence, le capitaine du vaisseau, une dénommée Antonia Chillingsworth, révèle bientôt aux trois rescapés un musée privé où elle entrepose pour son seul plaisir toute une collection de meurtriers en série maintenus en vie, éternellement figés dans des poses terrifiantes. Elle compte bien faire de Riddick la pièce maîtresse de sa collection…

Entre deux genres de films (le survival pour Pitch Black, l’épopée SF pour Les chroniques), Dark Fury a le mérite de raccrocher les wagons avec la fin de Pitch Black tout en éclairant les quelques zones d’ombres du script du second opus cinématographique. Si l’on passe d’un film à l’autre, il sera difficile de comprendre la trajectoire des personnages sans jeter un coup d’oeil à ce moyen-métrage, tout ce qu’il y a de divertissant sans être exceptionnel. Faute d’être réellement marquant (il est regrettable que le film n’explore pas un peu plus la mythologie du Furyen), Dark Fury se regarde avec un réel plaisir, bien servi par sa réalisation vénère et son animation alors de qualité, certes un peu dépassée aujourd’hui. On y reconnait bien là la patine de l’équipe d’Animatrix et de Gotham Knight ainsi que les voix originales des acteurs (Vin Diesel y reste plus bavard en trente minutes que durant les quatre heures du diptyque des Gardiens de la Galaxie). Le concept du court anime promotionnel faisant alors fureur dans les années 2000, Riddick verra sa mythologie s’enrichir, en plus de Dark Fury, de deux jeux vidéos d’action chapeautés par la Universal (Escape from Butcher BayAssault on Dark Athena). Tout pour assurer la réussite d’une saga qui ne connaîtra finalement pas le succès attendu.

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