Suite au succès de From Dusk Till Dawn, Robert Rodriguez envisagea très vite de consacrer une trilogie à sa mythologie vampirico-mexicaine. Occupé à mettre en scène ses regrettables Spy Kids (le début de la dégringolade), l’ami Roberto délégua donc la réalisation de ce Texas Blood Money (Le Prix du sang par chez nous) à Scott Spiegel, ancien collaborateur de Sam Raimi sur Evil Dead 2 et réalisateur d’une poignée de séries B fauchées et oubliables.

Nanti d’un budget ridicule et d’un casting de troisième zone (Robert Patrick, Muse Watson, Raymond Cruz et Danny Trejo… les meilleurs acteurs discount qu’ils ont pu se payer) ce DTV fauché ne marquera les mémoires que pour son accumulation de scènes ridicules (la scène d’ouverture avec Bruce Campbell flirtant allègrement sur la screamania de l’époque et qui n’a absolument aucun rapport avec tout ce qui suit; la parodie minable de Psychose qui n’a du faire rire que son réalisateur, peut-être même Rodriguez s’il a seulement vu le film), d’incohérences flagrantes et de SFX dégueulasses.

Acteur discount et de dernier recours, Robert Patrick cabotine au possible et a probablement dû profiter de son cachet pour se payer une nouvelle roulotte (ça c’était avant qu’il succède un temps à Duchovny dans X-Files). Il trouve en Bo Hopkins le compagnon de jeu idéal, flic pseudo bad-ass et sur le retour à peine étonné par l’existence des suceurs de sang. Quant à l’affreux Danny Trejo, il profitait une fois encore de son inaltérable amitié avec l’ami Roberto pour se faire un peu de thunes et jouer ici les guests inexplicables, son personnage ressuscitant curieusement d’entre les morts, alors qu’un élément du film situe clairement son intrigue après les hostilités dues aux frangins Gecko.

D’ailleurs question continuité avec le premier film, inutile de chercher il n’y en a pas vraiment. C’est à peine si le scénario mentionnera l’existence des frangins Gecko au détour d’une réplique ne servant au demeurant qu’à expliquer la motivation vengeresse et mollassonne du fils McGraw après que son père se soit fait allègrement flinguer au début du premier film. Pour le reste, il ne s’agit que d’une banale histoire de cavale et de jeu de massacres entre flics, truands… et vampires. Un délire foutraque et bien con, totalement assumé jusque dans son indigence.

Non, vraiment Robert, là tu commençais déjà à bien te foutre de nous.

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