Sorti quelques semaines avant l’excellent Dredd, avec lequel il partage le même postulat, The Raid fut une des bonnes surprises de l’année 2011. Réalisé par le quasi-inconnu Gareth Evans, le film nous plonge dès sa rapide exposition (un héros sur le départ, un baiser à sa femme enceinte, un maigre argument évoquant celui de Tropa de elite) au coeur des préparatifs d’une opération des forces spéciales de la police, un groupe d’une vingtaine d’hommes surarmés s’apprêtant à prendre d’assaut un immeuble d’une vingtaine d’étages, véritable forteresse urbaine sur laquelle règne en maître incontesté un trafiquant de came qui sous-loue ses appartements à toutes sortes de tueurs, truands, junkies, ainsi qu’à des gens en situation de précarité. Mais une fois sur place, l’alerte est rapidement donnée et le groupe de policiers se retrouve enfermé dans l’immense édifice et pris en chasse par les plus zélés des occupants de l’immeuble, sur l’ordre du caïd des lieux. Alors que la plupart des flicaillons sont rapidement décimés lors d’un guet-apens, une poignée de survivants, dont Rama, tentent par tous les moyens de se sortir de ce traquenard. Alors que celui-ci porte secours à l’un de ses collègues blessés, il se sépare du groupe et trouve bientôt en ce haut-lieu du crime organisé un allié inattendu.

Actioner furieux, réalisé avec une virtuosité des plus réjouissantes, The Raid s’impose comme un déluge d’action quasi-ininterrompu et peu avare en morceaux de bravoure. Via une réalisation nerveuse et immersive, Evans déroule un jeu de massacre dont les séquences de combats et de fusillades parfaitement chorégraphiées (par Evans lui-même) ne sont pas sans rappeler la maestria cinégénique du Hard-Boiled de John Woo et la virtuosité technique du génial Time and Tide de Tsui Hark. Décalquant le postulat du Die Hard de John McTiernan, The Raid s’apparente presque à un Assaut inversé et furibard (on y retrouve la même atmosphère d’horreur urbaine que dans le film de Big John) jouant parfaitement de la topologie confinée des lieux (et des contraintes physiques que cela implique) pour livrer de remarquables séquences de suspense (la scène où Rama et son collègue se cachent dans la doublure du mur) ainsi que des pugilats successifs dont la finalité parfois cruelle ne manquera pas de surprendre.

Sur le modèle vidéoludique des beat’em all (ici chaque niveau traversé est plus dangereux encore que le précédent), les séquences d’action s’enchaînent d’étages en étages à un rythme échevelé. Tant est si bien qu’on ressort du visionnage aussi sonné que les rares rescapés de ce survival urbain, véritable uppercut cinématographique qui ridiculise en moins de deux heures la grande majorité des actioners européens et américains.

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