Mima est la chanteuse phare d’un girls band très populaire au Japon. Lassée de sa carrière d’idole des jeunes, elle prend la décision difficile de claquer la porte de son groupe pour se tourner vers une carrière d’actrice. Son agent arrive très vite à lui décrocher un rôle secondaire dans une série policière. Mais son choix de carrière déplaît à nombre de ses fans. Bientôt Mima découvre des détails intimes de sa vie privée dévoilé sur son fan-site. Un de ses admirateurs particulièrement rancunier s’attaque bientôt à l’entourage de la jeune femme, laquelle perd bientôt tous ses repères en confondant sa vie avec le rôle qu’elle incarne dans la série. Quand plusieurs meurtres cruels frappe son entourage, Mima en vient alors à douter d’elle-même.

Sorti en 98, Perfect Blue est le film qui révéla un cinéaste, le regretté Satoshi Kon, au monde entier et qui redonna une crédibilité au cinéma d’animation japonais après le formidable Ghost in the shell de Mamoru Oshii.

Relatant le questionnement existentiel d’une jeune starlette doutant d’elle-même et de son avenir, le film emprunte les contours tortueux d’une intrigue parano pour tracer la trajectoire schizophrène de son héroïne. Empruntant beaucoup aux préoccupations névro-féministes de Polanski ainsi qu’au cinéma de Brian De Palma dont on retrouve ici la vision du double fantasmé, le récit plonge le spectateur dans le mystère le plus total et servira d’influence majeure (assumée ou non) au Black Swan de Darren Aronofsky.

Certes l’animation a désormais pris un sacré coup de vieux et n’avait déjà rien de révolutionnaire à l’époque, l’intérêt du film se situant plus dans la description des tourments de son héroïne laquelle en vient à redouter les conséquences de ses choix artistiques sur son image et sa vie personnelle. On nage ici en plein existentialisme tel que Sartre le concevait. La juxtaposition dans le récit entre réalité, fantasme sexuel et homicide finit de donner au film l’aura d’une oeuvre mystérieuse et dérangeante tout en dénonçant en filigrane la cruauté et les travers du showbiz.

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