Version PlayStation 2

Sorti en 2002 sur PC, Playstation 2 et X-Box, The Thing le jeu est comme vous vous en doutez une adaptation officielle et anniversaire du chef-d’oeuvre de Big John, sorti 20 ans auparavant. Une suite directe pour être plus précis, l’intrigue débutant quelques heures après l’épilogue fort ambigu du film de 1982. On y incarne un personnage original, le capitaine Blake, envoyé à la tête d’un commando sur les lieux des événements du film quelques heures seulement après son dénouement. Quelques cinématiques intrigantes et un premier niveau de chauffe suffisent à anéantir chez le fan du film tout préjugé vis-à-vis de cette adaptation, laquelle s’avère relativement fidèle à l’ambiance du film, les développeurs ayant apparemment eut à coeur de retranscrire à merveille le côté oppressant et ce sentiment diffus de paranoïa qui s’insinuera dans les groupes successifs que vous serez emmené à diriger durant l’intrigue (et ce, toujours à titre provisoire).

Qui plus est, ce souci de fidélité à l’oeuvre originale, on la retrouve également dans le très beau (pour 2002 hein, on relativise) level design du jeu dont les décors traversés et les différentes luminosités (un éventail de couleurs subtiles allant du rouge infernal au bleu glacial) renvoient directement au travail de Carpenter et de ses collaborateurs sur le film. Quel plaisir alors de se retrouver perdu au fin fond de la nuit polaire, dans une succession de complexes désertés et sordides, à la rencontre de rares survivants, potentiellement contaminés si ce n’est simplement suicidaires ou fous à lier. Comme tout bon survival-horror, The Thing mise avant tout sur le climat anxiogène de son histoire et sur l’horreur qu’on sera souvent emmené à combattre. Petite nouveauté cependant et pas des moindres, le jeu nous propose de surveiller voire de gérer l’équilibre mental de nos équipiers. Ceci étant d’autant plus important qu’il vaut mieux savoir préserver certains éléments indispensables du groupe comme l’opérateur, seul capable de réparer l’alimentation de portes verrouillées ou le toubib, plutôt utile quand il s’agit de penser nos blessures. Car face à l’horreur indicible de certaines situations, certains de vos hommes perdront tout bonnement les pédales et risqueront de choisir de se donner la mort ou de nous tirer dessus en nous prenant pour ce qu’on n’est pas. A moins que…

Et même si le scénario égratigne en substance le propos du film de Carpenter en traitant ses créatures comme la résultante d’un virus mutagène (baptisé virus cloud) là où celles du film sont bel et bien issues d’un même organisme extra-terrestre multi-cellulaire, on ne pourra décemment pas nier le côté addictif de ce remarquable survival-horror qui alterne avec maestria séquences d’action exacerbées (le côté Aliens du scénar qui donne lieu à des fusillades parfois très ardues) et phases bien plus angoissantes et donc jubilatoires pour ceux qui apprécient ce type de jeux vidéos (devenus trop rare d’ailleurs sur les consoles actuelles). Cerise sur le gâteau, la conclusion nous apporte un élément de réponse quand à la fin du film original. Mais est-ce pour cela que cette réponse est bien celle qu’avait en tête Carpenter et Bill Lancaster lors de l’écriture du film ? Mieux vaut croire que non. Carpenter ayant d’ailleurs tout fait pour semer le doute dans l’esprit du spectateur à la fin de son film (il faut voir le nombre de théories qui circulent sur la toile, plus de trente ans après), personne ne saura jamais ce qui est vraiment advenu à Childs et McReady.

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