Pandorum s’annonçait comme le retour gagnant de Paul W.S. Anderson (ici producteur) à une SF viscérale et plus mature dans la droite lignée de sa seule réussite à ce jour en tant que réalisateur, le sympathique Event Horizon.
Las, les espoirs d’y voir un nouveau Vaisseau de l’au-delà se dissipent vite durant le visionnage de Pandorum tant ce film se rapproche plus d’un Resident Evil cinématographique par son montage ultra-clippé et ses pugilats nanardesques qu’à un authentique space opera horrifique.
Le film de Christian Alvart n’est pour autant pas dénué de qualités dont quelques idées narratives astucieuses régulièrement plombées par une réalisation désincarnée, un montage parfois illisible et une intrigue redondante au possible laquelle s’achemine vers un twist final qui ne surprendra personne.

L’histoire de Pandorum démarre pourtant sur de bonnes bases annonçant une certaine ambition du récit qui hélas n’en tirera jamais grand chose.
Deux hommes se réveillent chacun de leur côté d’un hyper-sommeil au milieu d’autres “dormeurs” perdus dans les tréfonds d’un gigantesque vaisseau spatial. Au départ tous deux amnésiques, leurs souvenirs leurs reviennent par bribes (leurs noms, leurs grades) jusqu’à ce qu’ils recouvrent totalement la mémoire. Les deux soldats font partis d’un équipage de colons de la dernière chance occupant un des nombreux vaisseaux ayant déserté une Terre mourante et devenue invivable, à destination d’une exoplanète édenique qu’ils sont de toute évidence encore loin d’avoir atteint.
Les deux bidasses, le colonel Payton et le caporal Bower, se rencontrent bientôt et se rendent très vite compte qu’ils ne sont pas les seuls à arpenter les corridors sordides du vaisseau noctambule. Outre la vision d’une belle et mystérieuse amazone, il doivent faire face à des créatures humanoïdes particulièrement hostiles et affamées. Dés lors leur unique chance de salut, tient à atteindre la potentielle navette de secours.
Pour se faire, le gradé Payton, confortablement assis derrière un pupitre mais pas moins dans la merde, va guider le jeune caporal dans le dédale de coursives et de conduits d’aérations, tel un gamer le ferait avec son avatar vidéoludique. Une distanciation particulièrement bien venue tant les deux personnages restent en contact par micro tout en étant chacun la proie d’un danger potentiel. Cela induit qui plus est à mon sens, une intéressante comparaison des deux médiums que sont le cinéma et le jeu vidéo.

Le contexte futuriste du film (les colons de la dernière chance) n’a rien d’innovant tant il emprunte au point de départ du manga Trigun entre autres et sera repris partiellement dans le jeu vidéo Rage. La Terre y est donc désertée par des millions de survivants endormis dans des cryotubes, en route pour les étoiles.
Le background regroupe ainsi assez d’éléments narratifs pour se permettre une certaine ambition mais ne se résume finalement qu’à un prétexte facile pour nous resservir un énième film de couloirs lorgnant à la fois du côté d’Alien et consort mais aussi et surtout des précédentes réalisations d’Anderson.
Sur ce dernier point, l’influence du producteur se fait ici largement ressentir, lui qui a commis l’essentiel des opus de la franchise nanardesque Resident Evil.
Le réalisateur de Pandorum, Christian Alvart, un illustre inconnu teuton, ne transcende jamais un script minimaliste doté ci-et-là de rares moments d’inspirations (l’homme qui se réveille pour découvrir qu’il est en train de se faire dévorer vivant). Pire encore, le style visuel adopté finit par agacer franchement entre un mauvais montage, des éclairages parfois hideux et une direction artistique à la ramasse. Quant aux origines des mystérieuses créatures aux accents tribaux, là-aussi, il ne suffit pas d’attendre l’explication pour avoir déjà tout deviné.

Pandorum est donc une franche déception pour le spectateur qui projetait sur ce film l’espoir d’y retrouver un nouveau Event Horizon. On en est hélas à des années lumières, c’est le cas de le dire.

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