Avec Dernières nouvelles de l’enfer, Jérôme Leroy nous propose un recueil de courtes nouvelles se présentant comme un hommage déférent aux grands classiques de l’horreur littéraire et surtout cinématographique.
Fort d’un style fluide et limpide voire minimaliste, épousant le plus souvent les contours d’une narration interne, ses récits convoquent tour à tour tous les archétypes fantastiques (démons, vampires, zombies), tout en extrapolant sur les intrigues de grands classiques du genre.
Ainsi, Leroy se réapproprie-t-il modestement et toujours avec respect (les dédicaces parfois sibyllines en tête de chaque histoire le prouve) les univers de Clive Barker, Bram Stoker, John Carpenter et George A.Romero pour proposer à ses lecteurs des histoires alternatives à des oeuvres telles que CarrieChristineDraculaLa Nuit des morts-vivantsL’ExorcisteDracula(re), HellraiserHostelFallenDracula (encore)…
Ici l’horreur décomplexée y dispute sans cesse l’humour noir, acerbe, tant Leroy s’amuse à malmener au possible ses protagonistes tout en imaginant des situations absurdes comme ce tueur en série vieillissant cumulant ses points retraites sur chaque meurtre commis ou encore ces deux démons de troisième ordre menacés de licenciement s’ils ne commettent pas une atrocité originale.
Pourtant, le traitement ne varie quasiment jamais et, à quelques rares exceptions, Leroy s’en tient quasiment toujours au-même type de narration interne (une fois tout de même, il nous gratifie d’une de sympathique narration enchâssée). Qui plus est les intrigues, plus ou moins intéressantes, nous conduisent à des conclusions bien trop prévisibles voire parfois totalement bâclées comme si la rédaction de telles histoires n’était au fond pour l’auteur qu’une écriture récréative.
Dernières nouvelles de l’enfer est donc un ouvrage à recommander avant tout aux cinéphiles fanatiques du genre, convoquant la nostalgie des fans le temps de quelques pages vite tournées.
Agréable à lire mais quelque peu insipide, le recueil laisse finalement le lecteur sur sa faim tant les récits qui le composent manquent souvent d’originalité, qu’elle soit thématique ou narrative. Une économie de moyens pour l’auteur donc, et une sacrée économie de temps pour le lecteur qui viendra cependant à se demander si l’ouvrage valait son prix.

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