Difficile de se faire une opinion positive de Livide, tant le film semble bouffer à tous les râteliers. Sur la base d’un script minimaliste tenant sur un timbre poste, Bustillo et Maury offre un exercice de style à la fois audacieux dans le panorama cinématographique français actuel tout autant de par sa structure bancale et son côté trop référentiel.

Nous avons un peu de tout dans Livide. Le vampire, bien sûr, le double, le miroir, la taxidermie, autant de thématiques déjà maintes fois abordées auparavant et toutes traitées sur un seul métrage ici. On a de l’hommage appuyé. Ainsi du métrage nous ne retiendrons que quelques belles envolées lyriques, une réalisation soignée, des décors et des éclairages extrêmement travaillées.

Cela suffit-il à faire du métrage une oeuvre réussie ? Hélas, non.
Le tout manque cruellement de cohérence. Un comble pour un film affichant une certaine ambition. Nous sommes bel et bien dans un film fantastique, qui plus est un conte cruel pour adulte, brassant autant de thématiques (la réclusion, l’indépendance, le double) qu’il emprunte d’imageries éculées. Mais l’hétérogénéité de l’oeuvre travaille en la défaveur du propos des deux auteurs. Certaines séquences s’avèrent plus soporifiques que lyriques ou effrayantes tant elles souffrent d’un manque de rythme et alourdissent l’intrigue. Sans parler des dialogues trop explicatifs dans son premier tiers et d’une conclusion un rien nébuleuse et frustrante.

Cependant, le film compte quelques qualités qui sauve l’ensemble de la vacuité de son scénario. La réalisation est soignée et parfois remarquable, un soin particulier a été apporté aux éclairages et deux séquences apportent par le lyrisme qu’elles dégagent une certaine originalité aux thèmes du vampirisme et de la réincarnation. Les références sont appuyées, prégnantes.

Il est évident qu’il y a beaucoup de passions derrière ce film, mais le tout n’arrive jamais à s’affranchir de ses glorieuses références pour en tirer une certaine singularité. Au point de reléguer l’ensemble à une simple curiosité, un ovni filmique étrange et bancal, dans lequel on reconnait volontiers plusieurs influences sans jamais oser les citer.
La tentative était louable, et le film parait-il, attendrait son remake, les droits ayant été achetés par les Weinstein. Que dire de plus…

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