Il faut bien se rendre à l’évidence. Le cinéma tel que le conçoit et le réalise Burton aujourd’hui n’est plus qu’une redite de ses oeuvres antérieures. Vendu au tout venant d’hollywood, le cinéaste s’est condamné a apposer son nom et son esthétique sur chacun de ses films malgré la vacuité de leur propos.
Pis, au vu de ce Dark shadows, la filmographie de Burton perd cruellement de sa cohérence tant il semble prôner l’appartenance au groupe là où ses chefs d’oeuvre de jeunesse célébraient la différence.
Après l’aseptisé Alice et sa gentille reine blanche, toute belle toute propre, nous voilà en présence de la dernière collaboration en date du duo (ou plutôt du couple) Burton-Depp. Ce dernier fournit et engrange les billets à la prod en plus de déambuler une fois de plus grimé et costumé devant la caméra, tandis que Burton contente ses nombreux employeurs en livrant un produit parfaitement calibré pour plaire à un large public, hormis les premiers fans du réalisateur.
Et l’esthétique pseudo-gothique pourra toujours essayer de faire illusion, nous ne sommes plus en présence de la magie ténébreuse, de la puissance visuelle, de la beauté funèbre qui nous avait ensorcelé au tout début des 90’s. Burton n’est plus qu’une marque de fabrique apposée sur des métrages qui, s’ils sont bien emballés par un réalisateur au savoir-faire indéniable, ne véhiculent plus la moindre émotion, plus la moindre magie morbide.
Ici, le scénario n’est qu’un récit à tiroirs, prétexte à développer le personnage de Barnabas Collins au détriment de tous les autres. A peine se surprend-t-on en fin de métrage à voir la gamine muter en loup-garou sans qu’on s’en préoccupe réellement.
Preuve du je-m’en-foutisme du scénario, le personnage qui introduit le récit et qui nous fait découvrir la famille Collins à travers son point de vue est rapidement bazardé, relégué aux oubliettes d’un script sirupeux (signé par l’imbécile qui a cru bon de mélanger Histoire avec un grand H avec vampires dans Abraham Lincoln chasseur de vampires) sans la moindre créativité et pire que tout, dénué de toute poésie.
Le personnage-narrateur revient finalement en bout de métrage pour qu’on nous apprenne qu’elle est l’incarnation de la défunte femme de Barnabas. Nous tout ce qui nous importe c’est que le film se termine le plus rapidement possible. Tout en attendant une éventuelle résurrection de l’artiste.
En bref, signé par un quelconque réalisateur, Dark shadows aurait pu passer pour un bon petit film, mais entre les mains de Burton c’est un ratage pur et simple.

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